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Le millésime ce n’est pas que le titre d’une chanson entêtante de l’auteur dont le nom commence et se termine par un O. Ce n’est pas non plus, l’année de mise en bouteille du vin. Le millésime d’un vin c’est l’année de récolte des raisins. L’année durant laquelle ont eu lieu les vendanges.

Est-il obligatoire de mettre le millésime (l’année) sur la bouteille ?

Le millésime est une mention facultative sur l’étiquette d’un vin. Si on n’imagine pas les grands crus Bordelais et Bourguignons sans cette mention, elle est souvent absente des Champagne, et des vins effervescents en général. Pourtant les meilleurs Champagne sont aussi millésimés, et seules les grandes années sont retenues pour produire un millésime.

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Sauf cahier des charges plus restrictif par exemple pour les AOC et les IGP (vins de pays) il faut un minimum de 85% des raisins vendangés l’année indiquée sur la bouteille, pour pouvoir revendiquer le millésime. Cela laisse quand même 15 % (soit 11 cl pour une bouteille) dans le doute sur l’année indiquée.

Le Champagne un cas à part ?

Pour les vins effervescents comme le Champagne on privilégie souvent la marque, plus tôt que l’année. La plupart du temps les vins sont donc issus d’un assemblage de plusieurs millésimes. Il faut dire que la liqueur d’expédition ajoutée au moment du dégorgement pour refaire le plein des bouteilles, après avoir expulsé le dépôt de levures, est souvent constituée par des vins vieux très aromatiques. C’est la signature d’une maison qui donne au vin son caractère mais interdit en général la revendication d’un millésime sur l’étiquette. Seules certaines années exceptionnelles se suffisent à elles-mêmes pour élaborer des grands vins et permettre la revendication du millésime.

Une question de volonté du producteur ?

Ne pas mentionner l’année sur la bouteille permet de produire un vin dont le goût varie moins en fonction des années. A contrario pour les vins dits « de terroir » les trois composants indissociables qui forment le goût sont le sol, le climat, et le travail de l’homme. Ces trois caractéristiques donnent à un vin son caractère. Dans cette notion c’est le millésime qui fait le climat, ou plus tôt l’inverse le climat qui fait ou défait les grandes années.

Le lien avec le climat d’une année :

Le millésime caractérise le climat d’une année. Si les six mois que dure la période végétative de la vigne (d’avril à octobre) sont chauds et ensoleillés, il y a de fortes chances pour que l’année soit un bon millésime. Pourtant il faut également que le cépage (la variété de raisin) soit cultivé à sa limite septentrionale. Tout se passe comme si la vigne donnait le meilleur d’elle-même lorsqu’elle met plus de temps à faire mûrir ces raisins. Ainsi les années trop précoces ou les cépages cultivés trop au sud (par exemple si vous plantez du riesling dans le Languedoc) donnent des vins trop alcoolisés, pas assez acides, déséquilibrés qui vieillissent trop rapidement.

La notion de millésime fait donc appel à la mémoire et permet d’étalonner les années de production les unes par rapport aux autres. Il faut se souvenir du temps qu’il a fait d’avril à octobre pour retrouver les meilleures années. Cela donne souvent lieu à des conversations surréalistes au moment des vendanges ou chaque génération de vinificateur compare l’année en cours avec ses propres références à grand renfort de « ça me fait penser à » et de « j’ai connu la même chose en » alors que l’interlocuteur n’était même pas né !

Qu’est-ce qu’un grand millésime ?

Quelque-soit l’AOC les grands millésimes donnent des vins riches, aptes au vieillissement mais appréciables dès leur prime jeunesse. Une grande année tous les vins sont bons même sur les petits terroirs, mais les vins issus des meilleurs crus sont tout bonnement exceptionnels. C’est le moment pour les amateurs de faire des réserves, car s’il arrive que les grands millésimes se succèdent ils peuvent également disparaître durant de longues périodes.